Tenues en cuirs, costumes clichées et personnages typique de l’imaginaire américain, le groupe de musique « Village People » a construit son succès et sa réputation au sein de la communauté gay. Pourtant, leur chanson YMCA est devenue depuis 2020 l’hymne officiel de Donald Trump et ils ont été invité à chanter à l’investiture de ce dernier.
Le groupe Village People, connu en particulier pour son tube YMCA, de par ses origines a toujours eu une place importante au sein de la communauté gay aux Etats-Unis. Seulement, depuis 2020 Donald Trump, ponctue ses meeting de petit pas de danses sur les plus grands succès du groupe malgré ses positions très clairement anti-lgbt. Cette appropriation de la chanson par le président républicain a fortement atténué l’image du groupe qui a fini par lui en interdire l’utilisation. Comment 5 ans après les menaces des ayants droit de Jacques Morali et Henri Belolo, les deux Français producteurs de Village People, de porter plainte contre le candidat Républicain pour « utilisation contrefaisante » ces derniers se retrouvent-ils à accepter l’invitation de se produire à la cérémonie d’investiture du 47ème président des Etats-Unis ?
Donald Trump et Village People, une histoire d’argent
Si Donald Trump a pu continuer d’utiliser YMCA sans crainte de poursuites judiciaires, c’est parce que ses équipes ont pu trouver une faille juridique en faisant passer cet usage sous le coup d’une « licence d’utilisation à des fins politiques ». En juillet 2024, Victor Willis cofondateur du groupe se plaignait de cette utilisation et de cette « bizarrerie dans la loi sur le droit d'auteur ». Pourtant, lorsqu’il a eu au côté d’autres artistes l’opportunité de demander le retrait cette licence, il ne s’y est pas résolu prétextant sur Facebook en décembre dernier ne pas avoir eu « le cœur d’empêcher qu’il continue d’utiliser [la] chanson alors que tant d’artistes lui retiraient l’utilisation de leur morceau ».
En réalité, cette complaisance s’explique plus par un intérêt économique que par bonté de cœur. En effet, selon les propres mots de Victor Willis, depuis que YMCA est devenu l’hymne de Donald Trump, la chanson aurait rapporté « plusieurs millions de dollars » au groupe. En novembre 2024 suite à la victoire du républicain face à Kamala Harris, la chanson est remontée en tête du classement Billboard des ventes en ligne, 46 ans après sa première sortie. Le chanteur s’est même dit « heureux d’avoir autorisé le président élu à continuer d’utiliser YMCA ».
« LA CHANSON N'EST PAS VRAIMENT UN HYMNE GAY »
Pour justifier ce revirement et cette alliance avec le président républicain, Victor Willis -dont le groupe soutenait Kamala Harris en 2024-, a beaucoup insisté sur le fait que « la chanson n’est pas vraiment un hymne gay ». « Même si ça ne me dérange pas que les gays considèrent YMCA comme un hymne gay, je pense qu’il est important qu’ils sachent que mes paroles n’ont rien à voir » déclarait-il sur Facebook en décembre dernier. Pour lui, ces paroles ont été écrite de son point de vue d’homme hétéro sans savoir que les centres de la Y.M.C.A (Young Men’s Christian Association) une association et une ONG chrétienne protestante interconfessionnelle constituaient des lieux de rencontre homosexuels à l’époque de la sortie du titre.
Défendant le président à quelques jours de son investiture, le groupe qui s’est reformé pour l’investiture du président demande de donner « une chance au président Trump, peu importe ce [qu’on a] pu penser de lui par le passé. » avant de rappeler que la communauté LGBTQ+ ne pouvait « pas transférer [ses] droits sur les épaules de Village People » et de finir en dénonçant le fait que « ce n'est pas la communauté LGBTQ qui a rendu Y.M.C.A. grande de nouveau (make YMCA great again) en poussant la chanson à la #1 pendant 5 semaines sur les charts du Billboard. ».
Les Village People sont donc monté sur ce scène le 20 janvier dernier avec pour but de faire entendre leur musique « sans considération politique » en cherchant à « rassembler le pays » et on peut s’en douter, à remplir un peu plus leurs poches.
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