top of page

Procès des viols de Mazan : des peines de prison allant de 3 à 20 ans pour les condamnés

Photo du rédacteur: Lola CARLIERLola CARLIER

Dernière mise à jour : 6 févr.

La décision des juges dans l’affaire des viols de Mazan est tombée et condamne les mis en examen à des peines de prison allant de 3 à 20 ans.


Je respecte la cour et ses décisions” réagit Gisèle Pelicot après l’annonce le 19 décembre de la condamnation de Dominique Pelicot et des autres hommes que celui-ci a aidé à la violer. Son ex mari ainsi que les 49 autres mis en cause (le 50e étant en fuite à l’heure actuelle) ont été reconnus coupables. Les peines vont de 3 ans d’emprisonnement dont 2 avec sursis, à 20 ans ferme, le maximum pour ce type de faits, appliquée à Dominique.P. La femme explique à présent se tourner vers l’avenir et vers son besoin de reconstruction.


Les hommes sont mis en cause dans l’affaire des viols de Mazan, dont le procès s’est ouvert le 2 septembre dernier et aura duré plus de trois mois. Dominique Pelicot, principal accusé, a drogué et livré sa femme à ces inconnus afin qu’ils puissent la violer pendant 10 ans, tout en la filmant. On dénombre à ce jour jusqu’à 200 viols. L’homme a également drogué et diffusé des photos dénudées de sa propre fille et de ses belles-filles. Enfin, “le monstre” de Mazan aurait également violé une seconde femme, épouse de l’un des 50 accusés, a qui il aurait appris ses techniques de soumission chimique.



Des réactions mitigées

A l’annonce des peines prononcées, les enfants de la principale victime soufflent et s’agacent en constatant que les condamnations sont bien en dessous de celles qui étaient requises. Même réaction chez les militantes féministes postées devant le tribunal, certaines ayant suivi l’affaire chaque jour depuis l’ouverture du procès le 2 septembre 2024. “Les peines rendues ne sont pas à la hauteur des femmes”, déclare Blandine Deverlanges l’une d’entre elles. Gisèle Pelicot, quant à elle, se tient silencieuse et impassible, écoutant avec attention. Elle déclare à la sortie du tribunal respecter la justice et le résultat, tout en remerciant avec une émotion non contenue les journalistes et les gens l’ayant soutenue, ainsi que ses avocats. Dominique Pélicot ne dit mot durant le procès, mais on apprendra par la suite qu’il “n'exclut pas de faire appel”.



Gisèle Pélicot, un symbole féministe

L’affaire a connu un retentissement mondial et a soulevé le coeur de nombreuses femmes à travers le monde, quelques années après l’explosion du mouvement #Metoo en 2017. A travers le globe, les journaux s’approprient l’histoire, évoquent le courage de Gisèle.P, l’importance de la lutte féministe. Le magazine Vogue Allemagne met la femme en couverture, visage triomphant et souriant, une image rare durant ces trois derniers mois. Le titre “no more shame” traduit “plus de honte” fait écho au slogan “la honte doit changer de camp”, mis en avant par Gisèle Halimi, éminente avocate féministe, plus de 40 ans auparavant.


Gisèle Pélicot, victime des viols de Mazan en couverture de VOGUE Deutshland
Gisèle Pélicot en couverture de Vogue Deutschland

L’affaire aura secoué la planète et fait bouger les lignes, l’opinion publique se rendant compte avec effroi que les violeurs ne sont pas toujours ceux que l’on attend. Pour rappel, 9 viols sur 10 sont commis par quelqu’un de déjà connu de la victime, selon un rapport d’information rendu par la présidente de la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée Nationale en 2018. Ils peuvent donc parfois être des “bons pères de famille” selon l’expression utilisée par l’avocate de Dominique.P.


Celui-ci, confondu par son analyse ADN, est par ailleurs lié à cinq autres affaires de viols et tentatives de viols, dont l’une débouchant sur un meurtre. Le septuagénaire n’en a donc peut-être pas fini d’être assis sur un banc d’accusé, alors qu’il s’apprête déjà à passer une bonne partie du reste de sa vie derrière les barreaux.

Comments


bottom of page