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2025 : Vers une GenZéro emploi ?

Photo du rédacteur: Harold MENSAH ATTOHHarold MENSAH ATTOH

Dernière mise à jour : 6 févr.

Les entreprises doivent s’attendre à une vague de démissions en 2025, selon une enquête Checkr menée auprès de 3 000 travailleurs et travailleuses américains. La GenZ (les 18-27 ans) et les millennials (les 28-43 ans), qui s’estiment sous-payés, sont les premiers concernés.


La « Grande Démission » cette vague de démissions soudaines de plusieurs milliers d’actifs, observée depuis plus de deux ans pourrait reprendre en 2025. En effet, 51 % des jeunes de la GenZ et 47 % des millennials ont déclaré qu’ils quitteraient leur emploi s’ils n’étaient pas augmentés en 2025, contre seulement 20 % des baby-boomers (les 60-69 ans), rapporte le média américain Newsweek. Basée sur une enquête Checkr menée aux États-Unis, cette tendance ne concerne cependant pas uniquement les Américains. En 2022, en France, près de 520 000 démissions ont été rapportées par trimestre en moyenne, selon le site officiel du gouvernement. À la même période, le #Quittok, une tendance TikTok incitant à quitter son travail pour trouver mieux, comptait 451 millions de vues sur la plateforme.



Le fossé grandissant entre les boomers et les zoomers

Kevin Thompson, expert financier et fondateur et PDG de 9i Capital Group, cité par le média Slate, explique : « Les générations Z et Y sont confrontées à un marché du travail en constante évolution », contrairement à ce que leurs parents ont connu. « L’époque où les gens passaient toute leur carrière dans une seule entreprise et prenaient leur retraite avec une montre en or et une pension est révolue. »


L’arrivée des jeunes actifs a aussi modifié les habitudes managériales des entreprises. « Aujourd’hui, la concurrence pour attirer les talents est féroce et les entreprises comprennent qu’elles doivent payer plus cher pour attirer et retenir les meilleurs talents », poursuit Kevin Thompson.



La GenZ, une tornade d’idées

Si les boomers étaient guidés par la loyauté et la recherche de sécurité, la GenZ est avant tout guidée par des idées et des valeurs bien différentes. Les zoomers veulent de la transparence. Comme l’explique à Pratiques RH Yasmina Moussaïd, responsable des ressources humaines chez Clark Influence : « Ces jeunes professionnel.le.s veulent comprendre l’impact de leur travail sur la société qui les entoure. » Plus sensibilisés aux causes sociales et environnementales, les 18-27 ans cherchent à faire des choses qui ont du sens dans tous les domaines.


Une autre valeur importante pour la génération Z, c’est l’épanouissement au travail. Elle recherche non seulement une rémunération juste (seulement 46 % des travailleurs interrogés par Checkr estiment être rémunérés comme il se doit en 2024) mais aussi un bien-être général. L’enquête révèle que les niveaux de bonheur de cette génération atteignent seulement 25 % (contre 42 % pour les millennials et 50 % pour les baby-boomers).


Enfin, lié à ce besoin de bien-être, les jeunes actifs (dont beaucoup ont commencé leur vie professionnelle en pleine pandémie de Covid-19) sont désormais en quête de flexibilité. Émilie Savard et Julie Boucher, toutes deux directrices en gestion d’invalidité chez Médial, confirment à Pratiques RH que ces derniers « aiment pouvoir optimiser leurs horaires dans la mesure du possible : aller chez le coiffeur à 10 h ou faire du sport à 15 h sans avoir à demander d’autorisation systématique. »



Une génération difficile à recruter, facile à perdre

D’après le rapport Glassdoor 2024, la GenZ occupe désormais une place plus importante que les baby-boomers sur le marché du travail. Pourtant, de nombreuses entreprises peinent à les recruter en raison de leurs exigences et doivent revoir leurs méthodes pour s’adapter à leurs habitudes de consommation. La génération Z, hyperconnectée, se recrute avant tout sur les réseaux sociaux (LinkedIn, Instagram, voire TikTok) et doit être recrutée rapidement. Pour Stéphane Simard, CHRA et conférencier, il est important « pour les entreprises de faciliter la collaboration et d’éviter les processus administratifs lourds ».


Si les recruter est un parcours du combattant pour les entreprises, garder les zoomers est un véritable chemin de croix. Contrairement à leurs aînés, les 18-27 ans n’éprouvent pas forcément de loyauté vis-à-vis de leur employeur. Dans leur quête permanente d’épanouissement et de sens, les jeunes n’hésiteront pas à quitter les postes où ils se sentent surmenés, en sous-effectif, sous-payés ou sous-estimés, déclare Amy Stewart, directrice de la recherche et des études chez Payscale, citée par Slate. Si les 60-69 ans restaient en poste par loyauté ou par recherche de stabilité, les 18-27 ans ne semblent plus croire en « l’illusion » que la loyauté finira par payer, explique le consultant en ressources humaines Bryan Driscoll.

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